Votre paix sociale

Votre paix sociale.

Vous osez parler de paix sociale ?

De quelle paix parlez-vous ? La seule vôtre. Celle de rentrer chez-vous le soir après avoir engraissé les poches d’une entreprise-qui-veut-votre-bien mais qui travaille-au-profit-de-ses-seuls-actionnaires.

La paix de vous cloitrer dans votre réalité show-me-the-money. Vos toujours plus nombreux écrans toujours plus vides d’intelligence. Vos hobbies de fins de semaines trop courtes, trop plates, trop vides d’essentiel ?

La paix de regarder pousser votre gazon et d’oublier que vos enfants grandissent plus vite encore ? La paix de scrapper votre vie en paix tout en gobant les pilules qu’on vous donne exprès pour ne pas que vous vous posiez de questions.

C’est chiant les questions. Ça fait mal les questions.

Parce que quand vous essayez de comprendre, vous le faites tout croche, anyway. Le pire, c’est que vous le savez. Vous regardez les longs textes pleins de mots et craignez de ne pas pouvoir comprendre ; vous êtes des analphabètes très fonctionnels. Alors vous lisez le fiel de la brigade soporifique qui vous garde hypnotisés. Ça, c’est facile à assimiler. C’est écrit pour vous. Mais à qui ça profite ?

Au lieu de vous révolter contre votre propre ignorance, celle dans laquelle ils vous enferment, vous cherchez à nous attirer parmi vous. Zombies.

Zombies. Isolés dans votre mort programmée.

Armée de cons, de consommateurs, au service de la peste que vous engraissez de votre confort et de votre indifférence. On y revient toujours.

Et nous, nous sommes ensemble, dans notre fête collective. Nous sommes unis, enfants, adultes, vieillards, rigolant et célébrant le fait qu’on soit vivant.

Au son de nos casseroles, en dansant dans la rue, nous fêtons notre vie. Vous savez, ce temps trop court qui nous sépare de la mort ?

Non, bien sûr, vous ignorez. Vous qui êtes déjà morts et qui, zombies, entraînez et les autres et la terre dans votre décrépitude.

Et pourtant, vous ne redoutez rien de plus que la mort. Et vous avez oublié de vivre. 

Malheureux.

La paix sociale que vous réclamez, c’est votre dernier refuge contre cette réalité. Laissez-nous vous l’enlever.