Hier soir, les casseroles se sont faites entendre à 21 h, plutôt qu’à 22 h. Elles masquaient tapageusement le discours du Roi d’Espagne, qui a échoué à s’élever au-dessus de la mêlée.

Ce soir, des casseroles se sont faites entendre à 21 h, cherchant à masquer le discours de Puigdemon, président de la Catalogne, qui cherchait à ouvrir un dialogue pacifique, tout en critiquant et le Roi et Rajoy.

Puis, elles ont tinté encore à 22 h, pour rappeler que la lutte était loin d’être terminée. Mais leur son avait changé. Il n’avait plus la même vigueur et, bien que depuis des mois, les Catalans « no tenen por », l’issue n’est plus aussi lumineuse qu’elle ne pouvait le paraître il y a quelques jours.

Il y a dans le discours de l’Espagne et de ses alliés une intransigeance aussi tenace que fut violente la répression qui a frappé les votants.

Devant les armes chargées, le plus grand pacifiste ne peut que peu de choses. Sans véritables alliés de taille, la Catalogne aura beau être telle qu’elle l’est, belle et inspirante, pacifique et créative, rien ne pourra faire plier ce froid opposant qui a, visiblement, décidé de l’écraser.