Une semaine étrange vient de se terminer.
Après la dernière grande manifestation de mercredi dernier, qui dénonçait la violence policière et appelait à la paix, nous avons vu débarquer dans les rues de Barcelone des milliers d’Espagnols venus faire leur « love in ».
Dimanche, ils étaient tonitruants, sur La Rambla, et sur les terrasses des cafés, venus de partout en Espagne, pour scander « Viva España ». Peut-être que mon regard est faussé par mon enclin envers les Catalans, mais ils me semblaient violents, rageurs ces slogans qui appelaient à l’arrestation de Puigdemont, ces « Viva » lancés aux policiers de la Guardia Civile… Barcelone semblait vidée des siens, emplie d’étrangers venus imposer leur volonté, comme si des touristes étaient venus ici, dire aux Catalans comment il fallait décider de leur avenir…
Puis, silence. Un étrange flottement, une latence issue du peu d’information venue de la Généralité de Catalogne. Quelques messages des organisations de la société civile, appelant au calme, à la patience, à la confiance… mais un étrange flottement, une attente tendue.


Ce soir, l’appel a été reçu. Nous étions des milliers réunis au pied de l’Arc de Triomphe à attendre fébrilement le message de Puigdemont. Il devait nous annoncer l’indépendance.
Encore une fois, on a fait appel à la patience, à la résilience des Catalanes et des Catalans. Oui, il y a indépendance. Quelque chose a changé. Mais on devra encore attendre, on ne sait quand, qu’il y ait négociation.
Attendre. Attendre pour être libre.