Depuis quelques jours, un calme étrange s’est posé sur la Catalogne. L’État espagnol s’est fait plutôt discret, malgré l’arrivée du trois quarts des soldats de la Garde civile à Barcelone, eux-mêmes plutôt fantomatiques dans les rues de la ville. Paradoxalement, ces policiers sont cantonnés dans un immense paquebot, affrété pour les héberger, lequel est décoré de manière très ostensible, aux couleurs des Looney Tunes, ce qui a certainement amusé tout le monde, tant ici que dans le reste de l’Espagne. On s’est même amusé demander la libération de « Piolín » (Titi) des griffes de Gros-minet, métaphore de la situation politique actuelle.
En arrière plan, nous sentons que le vote se prépare activement. Les partis politiques, les militants, les organisations de la société civile sont sur un pied de guerre afin de planifier la tenue du vote, qui malgré son caractère « illégal » se tiendra ce dimanche. Tout en subversion, on ne parle donc plus du premier octobre comme du « jour du « vote », puisqu’il est interdit, mais comme du « jour de la musique ». On appelle ainsi les gens à venir « chanter » toute la journée, avec toutes les belles métaphores qui en peuvent en découler.
Ce soir, il y aura un grand rassemblement de « chanteurs » pour célébrer la créativité de toutes celles et ceux qui ont mis le coeur à l’ouvrage durant cette campagne, qui de campagne pour l’indépendance, est devenue une lutte pour le simple droit à la démocratie.
